Simple comme bonjour...

Publié le par WENS

Hier, j’ai discuté un bon moment avec un chaud partisan de José Bové.
Évidemment, avec ma tendance au vote hétérosexuel-utile, j’ai l’air d’un dangereux libéral à côté de ce gaillard altermondialiste sûr de ses convictions. La crainte d’un deuxième tour entre Darth Vador et Terminator ne l’effraie pas plus que ça, car au fond, il s’en fout : la vérité est ailleurs.
Au bout d’un moment, le moustachophile me dit comme ça : « mais au fond, tu es encore plus utopiste que moi, tu devrais voter Bové ! »…
Voilà bien tout le problème posé, cher camarade Macdophobe !
L’utopie.
Comme on est tenu par les couilles par la réalité du monde, ça empêche un peu de se concentrer sereinement sur les choses essentielles.
Je note un comportement militant écolo et anti Sarko très prononcé chez mes chers petits lapins, les « initiés ». Je reçois tous les jours tellement de pétitions à signer d’articles à faire circuler, que si les renseignements généraux s’intéressent un peu à l’Internet, ça va être du gâteau d’avoir à l’¦il tout ce joli monde. ( Nicolas, j’ai les adresses et les noms, c’est bon, tu peux arrêter de dire des conneries ! )
Tout ça, c’est de l’énergie et du temps.
 Ce n’est pas rien, c’est précieux, ça part dans tous les sens, ce n’est pas organisé, chacun apporte son grain de sable sans qu’il n’y ait de volonté de construire un château, même en Espagne.
J’ai l’impression qu’il y a tout de même une faille, un paradoxe : Nous sommes tous déjà foutrement convaincus, non ?
Envoyez-moi plutôt des trucs rassurants sur Sarkozy, je ne sais pas moi, une photo de lui bébé, (Mon dieu !Quelle horreur ! s’écria la sage-femme !), une anecdote attendrissante, ( Michel Onfray, par exemple, nous dit qu’il parle doucement à ses enfants, ça c’est bien, ça rassure !), dites-moi qu’il est gentil avec les animaux, n’importe quoi…
« Mesdames, messieurs les jurés !
 Mon client n’est pas un monstre, je vous demande un peu d’indulgence, c’est une créature éprouvée par la vie qui comparait devant vous aujourd’hui. Un homme seul, brisé, humilié ! Un pauvre petit être flasque et racorni, avec des oreilles, des yeux, un nez, et même une bouche,( une George bouche, même !), toute choses en somme qui devraient susciter en nous la compassion. Ce n’est pas un animal, ce n’est pas un éléphant, c’est…Un homme ! »
Ouais…Hum, c’est pas gagné !
Pour en revenir à ma discussion avec le José-Boviste, il en ressort une chose : Il faut une élection à trois tours.
Comme au foot : y a qu’à faire un tour préliminaire où chacun pourra voter pour le candidat qui est le plus proche de ses convictions sans avoir la trouille de faire un boulevard aux bas du front nationaux.
C’est comme un quart de final, on prend les quatre premiers et ils disputent le deuxième tour : la demi-finale. Pour une fois que le foot pourrait servir d’exemple !
Ça simplifie aussi les choses pour les alliances et les tractations entre partis.
Si une tendance anti-libérale ou fortement écolo se détache, sans avoir pour autant de chance de remporter l’élection, elle peut par contre négocier sérieusement son ralliement au candidat du PS,( par exemple, mais je les vois mal négocier avec quelqu’un d’autre malgré tout !), on verrait aussi clairement vers quel bord pencherait la girouette Bayrou.
Avec ce système, on va voter décontracté, avec la certitude de pouvoir recadrer son vote au second tour et d ‘éviter un « 21 avril » dont tout le monde s’accorde à dire que ce n’est pas ce qu’il y a de plus glorieux pour l’image de la démocratie.
J’ai dit une connerie ou pas ?


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«
À l’ombre des coquillages », c’est un joli titre pour un joli livre, une bande dessinée venue d’ailleurs…
Il y a un moment déjà, on parlait de choses et d’autres, de la production BD, de la nausée que peut procurer la surproduction d’albums sans intérêt et certains d’entre vous, qui apprécient la chose dessinée sans pour autant
Se gaver de quadrichromies cartonnées, m’ont demandé de leur indiquer des titres qui me plaisent…
En voici un.
Comme l’auteur, José Roosevelt est un homme généreux, l’ouvrage est en ligne sur son site et vous pouvez facilement aller lire quelques pages pour vous faire une idée plus précise.
Le site : www.juanalberto.ch
C’est tout de même mieux de se plonger dans la lecture sur le support-papier et c’est aussi plus logique, on peut donc commander « à l’ombre des coquillages » (185 pages N&B et quelques-unes en couleurs, format 24X32, cartonné), à son libraire préféré…
 L’éditeur, c’est « la boîte à bulle »
José Roosevelt est Brésilien, il vit en Suisse et c’est aussi un peintre surréaliste dont vous pourrez voir les toiles sur le site.
Une narration d’une très grande fluidité et un dessin à la plume qu’on pourrait dire « à la Moebius », pour donner une référence, mais pas à la « sous-Moebius » et la nuance est importante.
Roosevelt utilise avec simplicité la technique, la plume, les hachures, mais il laisse avec la même simplicité s’exprimer sa propre « musique graphique » et c’est à des années lumières des laborieux disciples.
Trois récits parallèles racontent la jeunesse et la rencontre de trois personnages très différents, l’un d’eux, le plus philosophe, Juanalberto de Patmos est un sympathique petit canard, qui est peut-être de Pathmos comme l’était Saint Jean l’évangéliste,( les lecteurs attentifs de l’œuvre d’Hergé me comprendront !), hommage à Carl Barks, le génial dessinateur de Donald Duck, !).
Roosevelt utilise des variations graphiques légères pour les chapitres imbriqués relatant le parcours de chacun des héros, auxquels il faut ajouter le personnage de « le peintre », philosophe et théoricien, dont j’ai particulièrement apprécié les réflexions.
On pénètre en douceur dans cet univers où les coquillages sillonnent les cieux dans un ballet migratoire délicat et sauvage. C’est intelligent, raffiné, et José Roosevelt a réussi là quelque chose de rare dans la simplicité.
 Si vous ne terminez pas la lecture avec l’envie d’installer votre maison à l’intérieur d’un de ces voyageurs nacrés, ou de graver dans le sable du désert d’improbables Mandalas, c’est que vous avez perdu la capacité d’émerveillement du petit canard Juanalberto…Et c’est dommage !



Publié dans blog.captain.arobase

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